L’hiver d’Aglaé
Aglaé n’aimait pas l’hiver
Aglaé avait un terrain de jeux magnifique : des labyrinthes de rochers, une multitude de toboggans cachés et des perchoirs géants. Elle était toujours seule au milieu de sa montagne qui
surmontait la forêt des arbres millénaires.
Quand l’automne était là, elle s’emmitouflait dans la mousse tendre des chênes géants et se cachait pour observer les colonies de fourmis. D’autre fois, elle cueillait les feuilles mortes
étalées sur le sol pour en faire de grands cerfs volants. Aglaé avait appris à construire les nids en regardant les oiseaux entremêler les brindilles. Elle aimait suivre le renard qui relevait
sa queue fièrement en partant à la chasse ou regarder les marcassins à la queueleuleu derrière la laie. Quand il pleuvait, Aglaé s’abritait à l’entrée du terrier des hérissons et l’odeur du sol
mouillé lui donnait envie de chanter. Elle avait été heureuse la nuit comme le jour dans sa nature verte et tranquille. Pourtant, depuis que l'hiver était arrivé, Aglaé se languissait. Le blanc
des neiges recouvrait tout et les animaux endormis attendaient le retour des beaux jours.
« La biche, l’écureuil ou même le hibou ne se promènent jamais seul se disait-elle. Il y a toujours quelqu’un pour venir les réchauffer »